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Au revoir Laborde (carnet de voyage)

Notre Dame de Lourdes (c) Webert Charles
Notre Dame de Lourdes
(c) Webert Charles

Laborde est un petit quartier dans le département du Sud d’Haïti, plus précisément aux Cayes, à quelques minutes de Quatre-Chemins. Au tournant, à droite, nous avons pris la route qui mène à Jérémie. Après avoir laissé derrière nous l’aéroport Antoine Simon, nous voilà déjà perdus dans les arbres et dans l’odeur des feuilles mortes et des cactus en feu. Ici, tout a un nom. Tout chante et enchante. Et les petites filles ont le nom des grandes villes.

Nous nous sommes arrêtés en face de Radio Communautaire de Laborde. Une ancienne maison accotée à la cathédrale Notre-Dame de Lourdes. La brise nous accueille et nous berce de son chant matinal. Et l’inconnu s’annonce déjà avec une odeur de café.

L’église Notre-Dame de Lourdes abrite une école pour les petits enfants, et le chant des oiseaux traverse la balustrade pour nous étreindre. Dans la grande cour de l’église, on découvre une grotte qui, selon la légende, mènerait à la ville des Cayes. L’atmosphère est légère et nous suivons de près la course des enfants de l’école Notre-Dame de Lourdes pendant les heures de récréation.

Tous pour l’environnement

Non loin de notre point de repère se trouve une association socioprofessionnelle, formée par des cadres (agronomes, sociologues,ingénieurs) venant pour la plupart des Cayes : ACAPE, Association des cadres pour la protection de l’environnement. Elle évolue dans le quartier de Laborde depuis août 2006 et possède des embranchements dans plusieurs zones de la commune. Le local de l’ACAPE est entouré d’avocatiers, de cerisiers et d’épis de maïs. On y fait la connaissance de Raymond Delinois, de Miliane Mombrun et de Wilner Louis du comité de direction de l’association. L’objectif d’ACAPE, selon son directeur Raymond Delinois, est « de travailler pour embellir et protéger les ressources naturelles des Cayes afin de conserver l’environnement et de donner un appui aux agriculteurs dans le système d’agriculture durable ».

ACAPE(c) Webert Charles
ACAPE
(c) Webert Charles

L’association travaille avec plus de 450 familles d’agriculteurs (fermiers ou exploitants) en organisant des séances de formation facilitant l’appropriation des nouvelles techniques visant à protéger l’environnement, mais aussi dans la réutilisation des déchets organiques. Elle forme également plus de 110 écoliers, selon la coordonnatrice de projets, l’agronome Miliane Mombrun. Les enfants sont formés dans l’amour de l’environnement et aident leurs parents dans leurs différentes activités.

L’ACAPE est en train de monter un programme de production et de plantation de 50 000 plantules aux Cayes. Pour ce faire, elle est financée par le PNUD et une institution allemande. Elle reçoit aussi des financements du FAO et d’une ONG évoluant à Boston: Haiti Funds.

La petite usine de cassave

A quelques mètres du local d’ACAPE, à Kodère, se trouve une cassaverie. Petite industrie bien entretenue où l’on voit le four, les moteurs et l’appareil de séchage des cassaves. L’odeur du manioc nous accueille dès l’entrée de la petite usine. Mme Vita Jeune nous parle de son fonctionnement et de la fabrication des cassaves.

Cassaverie
Cassaverie

Le processus est simple, selon elle. Il suffit de moudre le manioc, le sécher, laisser l’eau alimenter les jardins du coin, puis l’installer au four. Et les cassaves sont déjà prêtes à fondre sous notre langue avec ou sans beurre de cacahuètes. Elles sont vendues dans toute la ville des Cayes et, parfois, à Port-au-Prince.

 

S’il existe un village au monde où l’on a vite appris la générosité, l’amour du travail et la solidarité, c’est Laborde. Les enfants sont toujours partants pour vous chanter leur hymne à l’amour et à la joie. Les arbres vous protègent des rayons du soleil et l’ombre vous tient au frais jusqu’à la sortie du quartier. Sur la route de Jérémie, nous avons dit « au revoir Laborde » avec un mystérieux sourire sur les lèvres, sachant que les villes ne finissent jamais de traverser les passants.

 

Webert Charles

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cwebbn

Commentaires

christine Esteve
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Très "frais"et très interessant ton travail ,Webert .Poursuis ton voyage ,j'ai hâte d'en découvrir davantage grâce à toi sur cette merveilleuse Haiti!

Marie Emelyne Lafague
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Bon travail Webert !

Jean Herve Francois
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Personnellement, je doute que ce travail soit reellement equitable. Peut on parler de la grotte de Laborde au DCCH sans parler de la pépinière du DCCH ou de son histoire? J'en doute fort.

Jean Herve Francois
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C'est un beau texte. CEPENDANT! Personnellement, je me permets de douter que ce travail soit reellement en pleine objectivité. Peut on parler de la grotte de Laborde au DCCH sans mentionner la pépinière du DCCH ou de son histoire? J'en doute fort.

Cherestal Fimy
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Bon travail

LOUIS JEAN Donald
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Très intéressant de parler de Laborde. Mais je suis sur que l'auteur connait trop peu de chose de l'existence et de la beauté de Laborde... Le texte n'est pas terminée trop de choses sont restées sans être évoquer a propos du beau coin.