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Libérez la parole !

Le Centre-Pen Haïti organise du 19 au 27 juillet 2014 la troisième édition du festival « Libérez la parole ». Cette année, l’accent sera mis sur la romancière Marie Vieux-Chauvet, mais aussi sur le journalisme et la littérature jeunesse.

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Après les deux premières éditions du festival annuel « Libérez la parole », le Centre Pen Haïti poursuit cette année l’aventure dans plusieurs villes du pays, notamment aux Gonaïves et à Petit-Goâve. Si dans les éditions précédentes hommage a été rendu à Gasner Raymond, journaliste du Petit-Samedi soir assassiné par les sbires de Duvalier le 1er juin 1976, et à Jacques Stéphen Alexis, opposant farouche au régime de François Duvalier, lui-même également porté disparu un jour d’avril 1961, cette troisième édition rend hommage à une femme de lettres. Cependant, elle semble suivre la tradition, s’il en est déjà, d’honorer les victimes de la dictature des Duvalier. Marie Vieux-Chauvet, romancière très hostile au gouvernement de « Papa doc » dans les années 1960-70, est à l’honneur. Tout un ensemble de communications sont prévues à l’Alliance française des Gonaïves, au Centre Pen Haïti (Thomassin), au Parc de Martissant et à la Cellule Pen Haïti de Petit-Goâve.

Parole libre et liberté d’expression

Selon Jean-Euphèle Milcé, président du Centre-Pen Haïti, c’est un festival qui tourne autour de deux axes importants : la promotion de la littérature et la défense de la liberté d’expression. C’est ce qui explique toujours le choix d’un journaliste ou d’un écrivain, victime de censure sous une forme ou sous une autre. Cette année, « le festival rend hommage à une figure majeure des personnes victimes de censure politique » : Marie Vieux-Chauvet, dont la trilogie Amour, Colère et Folie, parue chez Gallimard en 1968, a vite été retirée du marché par la famille de l’auteure, craignant des représailles de François Duvalier, élu président à vie du pays depuis déjà quatre ans. Auteure entre autres de « La légende des fleurs » (Théâtre, 1947), de « Fonds-des-Nègres » (roman qui reçut le prix France-Antilles en 1960) et de « Les Rapaces » (prix Deschamps 1986), Marie Vieux-Chauvet est l’une des figures (si elle n’est pas la figure) dominantes de la littérature au féminin en Haïti. Censurée, elle connut l’exil avant de mourir à New York en 1973, deux ans après François Duvalier.

Cette troisième édition du festival « Libérez la parole » est organisée en partenariat avec La Bibliothèque nationale d’Haïti, les éditions C3, Le Programme européen de soutien aux initiatives culturelles (PESIC), Bibliothèque sans frontières et LEGS ÉDITION (L.E). Le centre Pen Haïti, créé en 2008 par Georges Anglade, est une association regroupant une centaine d’écrivains et de journalistes s’engageant à « favoriser les échanges entre les créateurs, travailleurs de la plume et la population, entre écrivains haïtiens et étrangers, à travailler pour la libre circulation de l’information et le partage, autant que possible, des savoirs et le libre accès à la culture ».

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cwebbn

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