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Il y a 102 ans, Etzer Vilaire recevait le prix Davaine de l'Académie française

Le 28 juin 1912, le poète haïtien Etzer Vilaire recevait le prix Davaine de l’Académie française pour ses Nouveaux poèmes. Il devint le premier Haïtien, mais aussi le premier Caribéen, a s’être vu décerner une récompense des mains des Immortels. 

Le poète haïtien Etzer Vilaire
Le poète haïtien Etzer Vilaire

Né à Jérémie(Haïti), la cité des poètes, le 7 avril 1872, Etzer Vilaire est un poète incontournable de la littérature haïtienne du début du XXe siècle. Souvent considéré comme l’un des chefs de file du mouvement éclectique de la Génération de la ronde (1898-1915), quatrième période de la littérature haïtienne, il a été repéré par Georges Sylvain qui l’encouragea à publier ses vers. En 1901 parut la première version d’un long poème sous le titre « Les dix hommes noirs » (suivi de Pages d’amour). Véritable satire de la société contemporaine pour certains (Eddy Arnold Jean), œuvre totalement exotique pour d’autres, « Les dix hommes noirs » a connu un succès monstre et sera considéré, même un siècle plus tard, comme l’œuvre la plus accomplie de l’auteur, la plus étudiée en salle de classe et qui a suscité le plus de controverse dans la critique littéraire. En 1907, alors qu’il rassemblait ses textes en vue de constituer son œuvre complète sur les conseils de l’éditeur français Georges Barral, Etzer Vilaire reviendra sur ce long poème et recomposera un bon nombre de vers.

Entre 1902 et 1910, il publia plusieurs recueils de poèmes à succès : « Le Flibustier » (1902), long poème sur la solitude, l’amour et le désenchantement, « Homo. Vision de l’enfer » (1902), « Poème de la mort » (1907), « Les années tendres » (1907), les « Nouveaux poèmes » (1910). C’est avec ce dernier recueil qu’il reçut le prix Davaine de l’Académie française le 28 juin 1912 en présence de ses compatriotes Jean-Price Mars et Georges Sylvain. D’après un article paru dans le journal français Le Temps le samedi 15 juin 1912, dans son numéro 18610, le Jérémien devait partager son prix, d’une dotation de 2 000 francs, avec trois poètes français : Armand d’Artois pour son livre « Muse et musette », Lucien Rolmer pour son recueil « Chants perdus » (2e volume) et Jacques Sermaize pour « L’Heure qui passe ».

L’histoire littéraire rapporte qu’Etzer Vilaire n’a plus laissé aucun texte après avoir reçu le prix et est resté silencieux pendant la période de l’occupation américaine (1915-1934) jusqu’à sa mort survenue le 22 mai 1951. Nous voulons clarifier néanmoins qu’Etzer Vilaire a publié, probablement à tirage réduit, un livre à compte d’auteur pendant l’Occupation américaine lequel a été retrouvé dans ses archives, chez son arrière-petit-fils, M. Etzer Vilaire Fils, sous le titre « La vie d’un solitaire pendant l’Occupation américaine ». Un livre qui n’a jusqu’à présent pas été repris.

 

Wébert Charles

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