Crédit:

Yanick Lahens dans les premières sélections du Prix Fémina

Le dernier roman de Yanick Lahens, « Bain de lune », publié en France le 11 septembre 2014 et déjà disponible en librairie en Haïti, est en lice pour le prestigieux prix Fémina.

Yanick Lahens (c) Dieulermesson PETIT FRERE
Yanick Lahens
(c) Dieulermesson PETIT FRERE

La première sélection très attendue du Prix Fémina a été dévoilée ce mercredi 17 septembre 2014, succédant ainsi aux sélections du Goncourt, du Renaudot et du Médicis. Treize romans français et quatorze romans étrangers sont en lice pour ce prix décerné tous les ans à un écrivain depuis 1904. Si des romans déjà sélectionnés par le jury du Goncourt, du Renaudot et du Médicis y figurent également, dont celui d’Eric Vuillard (Tristesse de la terre), de Laurent Mauvignier (Autour du monde), il faut également signaler la présence de nouvelles têtes comme Luc Lang (L’autoroute) et Yanick Lahens (Bain de lune).

Ce dernier roman de Yanick Lahens paru chez son éditrice française Sabine Wespieser met en scène des paysans d’Anse Bleu, divisés en deux familles : les Mésidor et les Lafleur, que l’auteure suit depuis trois générations. Il existe un énorme conflit silencieux entre Les Mésidor (les grands propriétaires) et les Lafleur (les déshérités, les victimes) qui perdure jusqu’à la troisième génération des Lafleur. Cependant, malgré sa haine et son admiration pour Tertulien Mésidor, Olmène Dorival (descendante des  Lafleur) ne peut s’empêcher de sentir monter en lui le regard brûlant de cet homme fort… Un livre soigneusement bien écrit, qui rappelle « La couleur de l’aube » (2009) ou une nouvelle publiée sous le même titre quinze ans plus tôt dans le recueil de nouvelles « La petite corruption » (1999). Deux instances narratives : un « je », complice du monde, et un « nous » épique, racontent les rumeurs, les on-dit mais aussi les cris étouffés des Lafleur. C’est tout une famille qui raconte l’histoire, d’une seule voix. Un roman qui peut bien se trouver dans la lignée des grands romans paysans haïtiens comme « Gouverneurs de la rosée » de Roumain, « Les Arbres musiciens » d’Alexis ou encore « Bon Dieu rit » de Saint-Amand.

Une deuxième sélection du prix Fémina sera rendue publique le jeudi 9 octobre 2014. Le prix distinguera le lundi 3 novembre prochain un roman français et un roman étranger. A rappeler que la dernière lauréate du Prix Fémina est la romancière camerounaise Léonora Miano pour son roman « La saison de l’ombre » paru chez Grasset en 2013.

La première sélection du Fémina 2014

Romans français par ordre alphabétique du nom de l’auteur :

Yves Bichet, L’homme qui marche (Mercure de France)
Gérard de Cortanze, L’an prochain à Grenade (Albin Michel)
Julia Deck, Le triangle d’hiver (Minuit)
Isabelle Desesquelles, Les hommes meurent, les femmes vieillissent (Belfond)
Claudie Hunzinger, La langue des oiseaux (Grasset)
Fabienne Jacob, Mon âge (Gallimard)
Marie-Hélène Lafon, Joseph (Buchet-Chastel)
Yanick Lahens, Bain de lune (Sabine Wespieser)
Luc Lang, L’autoroute (Stock)
Laurent Mauvignier, Autour du monde (Minuit)
Antoine Volodine, Terminus radieux (Seuil)
Eric Vuillard, Tristesse de la terre (Actes Sud)
Valérie Zenatti, Jacob, Jacob (L’Olivier)

Romans étrangers par ordre alphabétique du nom de l’auteur :

John Banville, La lumière des étoiles mortes (Robert Laffont)
Sebastian Barry, L’homme provisoire (Gallimard)
Lily Brett, Lola Benski (La Grande Ourse)
Jennifer Clément, Prière pour celles qui furent volées (Flammarion)
Charles Frazier, A l’orée de la nuit (Grasset)
Drago Jancar, Cette nuit je l’ai vue (Phébus)
Nell Leyshon, La couleur du lait (Phébus)
Claire Messud, La femme d’en haut (Gallimard)
Philipp Meyer, Le fils (Albin Michel)
Leonardo Padura, Hérétiques (Métailié)
James Salter, Et rien d’autre (L’Olivier)
Taiye Selasi, Le ravissement des innocents (Gallimard)
Zeruya Shalev, Ce qui reste de nos vies (Gallimard)
Juan Gabriel Vasquez, Les réputations (Seuil)

Partagez

Auteur·e

cwebbn

Commentaires