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Diane Descôteaux : le romantisme n’a pas de siècle

Diane Descôteaux
Diane Descôteaux

Diane Descôteaux est une poétesse atypique. Un dernier souffle de la poésie classique qui tente de se relever ou de survivre. Si vers la fin du XIXe siècle écrire un poème en prose ou en vers blanc était un acte de révolte, ou d’avant-garde, alors écrire un sonnet au début du XXIe siècle doit absolument en être un aussi. Poétesse d’amour, d’un bonheur fou, « qui frise la démence », Diane Descôteaux accorde une place particulière à la forme. Que ce soit dans des petits poèmes d’origine japonaise de trois vers, appelés haïku, ou des vers français frappés à la Musset, avec le même désespoir, la même tristesse et ce mal-être qui n’a pas cessé de traverser les hommes. Il est donc possible de dire aujourd’hui que le romantisme n’a pas de siècle. Et c’est ce que vient nous confirmer la poétesse dans ce poème que nous avons le plaisir de reproduire ici dans la rubrique « Besoin de poème ».

Mon âme brûle encor, comme d’immenses fours,
De ces ardents charbons qui maintiennent la flamme
De notre attachement que mon verbe déclame
Et qui n’a point de cesse à croître tous les jours.

J’aimerais, avec art, dessiner mes amours
Sur un carré de soie ou sur une oriflamme,
Ou bien te préparer un magique dictame
Que j’étendrais le soir sur ta peau de velours.

Or que ne puis-je donc user de véhémence
Pour dire ce bonheur qui frise la démence
Et qui, depuis toujours, se trouve être le mien ?

C’est qu’il nous faut chercher dans les projets célestes
Afin de découvrir que le cœur, oh combien !
Ressent plus qu’il ne voit les bienfaits de nos gestes…

(Diane Descôteaux)

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Auteur·e

cwebbn

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